Quasiment un an après le début du premier confinement, les différentes mesures sanitaires ont mis un coup d’arrêt à beaucoup de compétitions sportives. Avec l’hiver et le peu de temps pour se dépenser, la situation des enfants et adolescents préoccupe les pouvoirs publics.
Après deux petits mois ou les clubs sportifs ont pu organiser entraînements et compétitions (quasi) normalement, le retour à un confinement fin octobre a stoppé toute pratique associative du sport. La reprise annoncée mi-décembre n’aura pour beaucoup été que de courte durée, puisque le 16 janvier, la pratique du sport en intérieur était interdite au mineur jusqu’à nouvel ordre. Une situation difficile à suivre pour tout le monde, et loin d’être propice à une pratique saine du sport chez les enfants.
Les leçons du premier confinement
Déjà submergé par les écrans et la quantité d’informations auxquelles elles s’exposent chaque jour, le confinement prononcé en mars dernier a condamné une génération entière à la sédentarité et à l’isolement.
L’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (ONAPS) publiait à la sortie du premier confinement une étude sur l’impact de cette période d’enfermement sur les pratiques sportives et l’exercice des jeunes en général.
Dans ce rapport, le directeur des sports au sein du ministère de la Santé, Gilles Queneherve pose d’emblée un constat simple : «toutes les tranches d’âge sont concernées par des changements de modes de vie défavorables à la santé globale, que les personnes aient été ou non actives avant le confinement. »
Chez les enfants pourtant, le temps passé à jouer en extérieur a augmenté. Un enfant de mois de 6 ans sur deux a ainsi profité de cette période pour augmenter sa participation à des jeux actifs.
Sans surprise, les inégalités socio-économiques ont la vie dure. Une majorité d’enfants et adolescents vivant en milieu urbain et n’ayant pas d’accès extérieurs ont ainsi vu leur activité physique diminué bien plus largement que la moyenne nationale.
Une tendance plus générale ?
Dans le prolongement de son rapport sur le premier confinement, l’ONAPS a aussi dévoilé un bilan de l’évolution de l’activité physique des jeunes entre 2018 et 2020. Si les deux années précédentes, l’observatoire avait constaté une hausse de l’activité physique chez les jeunes, la dernière étude en date pointe une stagnation nette de ces chiffres. Deux chiffres mettent en perspective la dynamique actuelle : tandis que 93 % des enfants et adolescents dépassent la recommandation de deux heures d’écran par jour, ils sont seulement 50 % de garçons et 33 % de filles à atteindre le temps d’activité physique recommandé.
Plus qu’une meilleure communication sur les vertus d’une plus grande activité physique, l’ONAPS entend sensibiliser tous les acteurs du monde associatif et scolaires dans la lutte contre la sédentarité. Ainsi, plus qu’enseigner une technique sportive à proprement parlé, le rapport enjoint les professeurs d’éducation physique à créer une « culture du mouvement dès le plus jeune âge ». Le rapport précise : « Evidemment tout ceci n’aura de sens et ne pourra s’articuler que si l’on développe une culture collective du mouvement, le mouvement quotidien, le mouvement loisir, le mouvement sportif, permettant à la fois d’accroître le niveau d’AP des plus jeunes, de favoriser leur condition physique, mais aussi de réduire leurs comportements sédentaires. »
Un nouveau plan pour l’activité physique
Afin de rendre concrète ces recommandations, le ministère de la Santé a récemment dévoilé son nouveau plan de lutte contre la sédentarité des plus jeunes. Présenté par le ministre de l’Education nationale Jean- Michel Blanquer le 2 février, qui en avait profité pour donner de sa personne en enchainant les mouvements approximatifs au milieu d’élèves du primaire, le plan vise à créer un environnement propice à la pratique sportive.
A trois ans des Jeux Olympiques de Paris, le ministère de la santé engage donc un grand plan de lutte contre la sédentarité chez les jeunes, et par extension, de l’obésité. En 2019, 17 % des Français adulte sont obèse, soit 8 millions de personnes. Pour créer cette fameuse « culture du mouvement » le plan vise à garantir que chaque élève fasse trente minutes d’exercice chaque jour, que ce soit à l’école ou dans des structures associatives, en plus des heures dédiées à l’EPS chaque semaine.
Etude ONAPS 2020 :
http://www.onaps.fr/data/documents/report_card_2020.pdf
Etude ONAPS (confinement) :
http://www.onaps.fr/data/documents/Etat%20des%20lieux%20confinement_Onaps.pdf