Cette journée mondiale de l’hygiène menstruelle, créée en 2014, est célébrée chaque 28 mai. Le but de cette journée est de mettre en lumière l’importance de miser sur l’éducation de la menstruation. En effet, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) estime que 66% des filles ne disposent pas d’une bonne information sur celle-ci, engendrant des expériences néfastes et traumatisantes. L’autre objectif de cette journée internationale est également d’interpeller les politiques afin d’améliorer les infrastructures sanitaires en milieu scolaire, et ailleurs.
Dans le monde, une femme sur dix subit la précarité menstruelle. Les femmes cisgenres, les personnes non-binaires et les hommes transexuels peuvent aussi être concernés par cet enjeu. Les causes sont multiples : le coût élevé des produits menstruels, le tabou entourant les menstruations à cause de l’absence d’information, et le manque d’infrastructures adaptées comme l’accès aux sanitaires de premières nécessité et à l’eau potable.
25% des Indiennes sont contraintes d’abandonner leur scolarité
La précarité menstruelle existe partout, à des degrés divers, et selon les différentes régions du monde. En Occident, les personnes sans domicile fixe, les étudiantes ou encore les individus incarcérés sont particulièrement touchés par cette précarité. Au Canada, environ 1 million de personnes, soit un tiers des adolescentes et des moins de 25 ans, affirment avoir de la difficulté à se payer des produits menstruels. Selon OnePoll pour Laways, au Royaume-Uni, les filles manquent jusqu’à 145 jours d’école en plus que les garçons au cours de leur scolarité. En France, 1,7 millions de personnes sont touchées par cette précarité menstruelle. En Inde, c’est près d’un quart des femmes qui sont contraintes d’abandonner leur scolarité.
Les impacts non-négligeables
Les impacts sur la santé sont nombreux : infections, douleurs, mycoses, syndrome du choc toxique, sans oublier les conséquences psychologiques telles que la honte et l’embarras qui peuvent ronger ces jeunes femmes.
Une certaine prise de conscience
Depuis 2015, le Canada, comme d’autres pays occidentaux, ont détaxé les produits menstruels car ils sont désormais considérés comme essentiels. En février 2020, le gouvernement Écossais a voté l’accès gratuit aux produits d’hygiène menstruelle, une première dans le monde. La France est aussi sur la bonne voie. La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal, a annoncé l’installation de distributeurs de tampons et serviettes gratuits dans les résidences universitaires et les services de santé des universités dès la rentrée prochaine.
Raphaël DELAPRÉE