Journal des Infirmiers

La sauvegarde des ressources naturelles au bloc opératoire

La valorisation des déchets à l’hôpital est désormais plus que jamais un sujet essentiel pour l’avenir de celui-ci. Aujourd’hui, les blocs opératoires jouent le jeu de l’avenir écologique devant un constat alarmant : des milliers de feuilles en bloc opératoire finissent à la poubelle alors qu’elles sont éligibles au recyclage. Dans une mouvance écologique, le Centre hospitalier universitaire de Bordeaux (CHU) a débuté sa procédure de recyclage au bloc opératoire cardiologique, afin d’évaluer les bienfaits sur l’environnement. 

La mouvance écologique au CHU de Bordeaux 

Le développement durable prend de plus en plus d’importance dans la vie des Français, et cette tendance ne date pas d’hier. Il fait partie d’un projet de société conceptualisé dès 1987 par le premier ministre Norviégien d’alors, qui rappelle l’importance du développement durable dans une société en bonne santé. En effet, le recyclage du papier présente de nombreux aspects positifs tels que l’économie d’énergie, la protection de l’environnement contre la pollution, la confection de nouveaux objets. Le Centre hospitalier universitaire de Bordeaux a débuté sa procédure de recyclage au bloc opératoire cardiologique afin d’évaluer « l’intérêt que présente la valorisation du papier dans une mouvance écologique”, soulignent nos confrères du magazine Interbloc Réflexion. 

20 à 30 % des déchets dans le bloc opératoire

Les chiffres fournis par Interbloc Réflexion sont éloquents : le bloc opératoire est responsable de 20 à 30 % des déchets produits par un établissement hospitalier, alors que l’État souhaite faire du développement durable une priorité absolue dans le fonctionnement des entreprises selon le décret numéro 2016-288 du 10 mars 2016 portant diverses dispositions d’adaptation et de simplification dans le domaine de la prévention et de la gestion des déchets. 

Une réussite totale

Les feuilles de traçabilité, en l’occurrence celles triées au bloc opératoire cardiologique, ont parfaitement leur place dans le processus de recyclage en France. La valorisation du papier-carton découle d’une volonté citoyenne largement plébiscitée par la majorité du personnel soignant. L’Institut Gustave-Roussy à Villeneuve (94) applique déjà ce protocole, et ont déjà vu une diminution du volume de déchets au bloc opératoire. Déjà en 2010, le Centre hospitalier universitaire de Bordeaux (CHU) a consommé 80 000 ramettes de 500 feuilles de papier A4, ce qui représente 40 millions de feuilles de papiers, ou encore 350 terrains de football. 

Une hausse de 367 % de l’objectif initial

Récemment, à Bordeaux, les résultats de l’expérimentation de recyclage de papier est sans équivoque : une réussite assurée. En effet, ce sont plus de 7 000 feuilles qui ont été recyclées, soit une hausse de 367 % de l’objectif prévu initialement. L’adhésion de l’équipe au projet est totale, explique Interbloc Réflexion, qui affirme que “la valorisation du papier sous forme de bloc-notes a retenu l’attention de professionnels de santé extérieurs au bloc opératoire (cathétérisme, cardiaque, rythmologie)”. 

Quelle est la procédure de valorisation du papier au bloc opératoire cardiologique ? 

D’abord, vous commandez les produits sanguins labiles (PSL) via la feuille type A par fax. Ensuite, vous envoyez le PSL par le tube pneumatique, et vous le donnez au patient après un contrôle vigoureux dans l’établissement. Après cela, vous récupérez la feuille dans un bac de recyclage situé au bloc opératoire, avant de retirer l’étiquette nominative collée sur la feuille de type A et des agrafes sur les feuilles de type B. Une fois 1 000 feuilles récupérées, un contact est établi avec le service de reprographie du CHU, avant que les feuilles soient acheminées sous forme de bloc-notes. En terminant, vous faites un bilan mensuel envoyé à l’IADE référent pour le développement durable au bloc opératoire.  

Raphaël DELAPRÉE

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