Le mercredi 14 juin, Valérie Dureisseix, une infirmière libérale exerçant depuis 30 ans, a été victime d’une agression choquante de la part d’un patient souffrant de troubles psychiatriques. Ce patient, suivi par le centre de soins de jour, a brusquement attaqué Valérie, la rouant de coups. Dans un témoignage courageux, elle exprime sa peur et sa colère face à cette expérience traumatisante.
Ce jour-là, Valérie s’est rendue chez le patient dans le cadre de sa tournée habituelle à Rochefort, en Charente-Maritime. Après avoir tenté de le faire sortir de sa chambre, le patient est soudainement sorti en furie, la frappant violemment. Elle décrit : « Il s’est jeté sur moi pieds et poings en avant, il m’a donné un coup de pied qui m’a fait plier en avant. Il m’a donné un coup sur la tête et je suis tombée sur la table de la salle à manger, j’étais en boule et il continuait à me taper dessus. »
Par chance, l’agresseur s’est arrêté brusquement, évitant une escalade plus grave. Valérie Dureisseix confie : « Je ne sais pas pourquoi il s’est arrêté. J’ai eu de la chance qu’il se soit arrêté, parce qu’il aurait pu me rouer à mort. » Suite à cette agression, elle a été déclarée inapte au travail pendant sept jours et a décidé de porter plainte.
Une semaine après l’incident, Valérie se rétablit lentement, bien que le traumatisme psychologique soit plus difficile à surmonter. Elle déclare : « Physiquement, les bleus sont en train de partir. Psychologiquement, c’est un peu plus compliqué. C’est pour ça que je fais des démarches pour que ça se sache, j’ai l’impression que ça fait partie de la thérapie, c’est ce qui m’aide à récupérer. » Elle évoque également une autre agression similaire qui a coûté la vie à une infirmière de Reims un mois auparavant.
Valérie est convaincue que ces agressions sont le résultat de dysfonctionnements institutionnels. Elle affirme avoir signalé les comportements troublants du patient en question, mais ses avertissements sont restés sans réponse. Elle partage : « On l’a signalé, on l’a fait remonter, mais apparemment on ne nous a pas entendus. » Même la veille de l’agression, un incident violent avait eu lieu, mais les mesures nécessaires n’avaient pas été prises pour garantir la sécurité de tous.
Alors que Valérie se prépare à retourner au travail, elle appréhende l’avenir. Elle déclare : « Il va falloir repartir travailler, et là, je ne sais pas comment ça va se passer. » Son témoignage met en évidence l’importance d’une prise en charge adéquate des patients souffrant de troubles psychiatriques.
Maryana Nobre