À l’occasion des Journées des Infirmiers 2021, Yann Bubien, président d’honneur de l’événement et directeur général de l’ARS PACA, a accepté de répondre à nos questions. Fort de son expérience en tant qu’ancien directeur du CHU de Bordeaux, il revient sur les transformations du métier infirmier et les défis à venir.
Monsieur Bubien, vous êtes un acteur engagé pour la reconnaissance des infirmiers. Quel est votre message aujourd’hui ?
Je tiens d’abord à remercier toute l’équipe organisatrice des Journées des Infirmiers. Cet événement est une formidable occasion d’échanger sur l’avenir du métier et les évolutions nécessaires. Le métier infirmier est en pleine transformation et doit s’adapter aux nouveaux enjeux de santé. Nous avons une responsabilité collective pour accompagner cette mutation et valoriser leur rôle essentiel.
Le rôle des infirmiers a particulièrement évolué ces dernières années…
Absolument. L’infirmier est un acteur clé du parcours de soins, que ce soit à l’hôpital, en clinique ou en ville. Il est souvent le premier interlocuteur du patient, et son expertise est précieuse dans la coordination des soins, la prévention et l’éducation à la santé. Avec le développement des infirmiers en pratique avancée, nous assistons à un tournant majeur qui renforce encore leur place dans le système de santé.
Justement, quel impact aura le déploiement des infirmiers en pratique avancée ?
C’est un levier fondamental d’évolution. Grâce à cette reconnaissance, les infirmiers vont pouvoir prendre en charge des patients atteints de maladies chroniques avec plus d’autonomie, ce qui est essentiel pour fluidifier le système de soins. Nous devons accompagner ce changement et créer les conditions pour que ces nouveaux rôles s’intègrent pleinement au sein des établissements de santé et en exercice libéral.
Vous évoquez également d’autres axes de développement, comme la recherche paramédicale…
Oui, la recherche paramédicale est un enjeu stratégique. Elle permet d’améliorer les pratiques et de valoriser l’expertise infirmière. Au CHU de Bordeaux, nous avons toujours soutenu cette dynamique, et je suis convaincu que renforcer la recherche infirmière profitera à l’ensemble du système de santé. C’est une source d’innovation et un moyen de rendre les soins toujours plus efficaces.
Les infirmiers sont aussi au cœur des grands défis de santé publique, comme la vaccination…
Tout à fait. La crise sanitaire nous a montré combien leur rôle est essentiel pour la prévention et l’accompagnement des patients. Face aux interrogations du public, leur expertise est une ressource précieuse. Il est donc primordial de les impliquer pleinement dans les décisions et de leur donner les moyens d’agir efficacement sur le terrain.
Un dernier mot pour conclure cette interview ?
Je veux redire mon admiration et mon soutien aux infirmiers, qui font preuve d’un engagement sans faille au quotidien. L’évolution de leur métier est une opportunité qu’il faut saisir ensemble, en collaboration avec les institutions et les universités. Je leur souhaite de belles Journées des Infirmiers, riches en échanges et en perspectives pour l’avenir.