Journal des Infirmiers

Quelles différences entre la boulimie et l’hyperphagie boulimique ?

La boulimie et l’hyperphagie boulimique sont deux troubles du comportement alimentaire (TCA) proche. Symptomatiques d’une souffrance psychique, ils apparaissent chez les adolescents et les jeunes adultes. Sans prise en charge rapide par des professionnels de santé,  boulimie et hyperphagie peuvent avoir des conséquences graves à long terme.

La crise boulimique se caractérise par l’ingestion rapide, incontrôlable et souvent sans plaisir, de grandes quantités de nourritures, pour la plupart grasses et sucrées. Rattrapée par la honte, la personne boulimique va chercher à compenser son comportement : vomissement, laxatifs, jeûne ou activité sportive excessive. Grâce à ces compensations, la personne boulimique arrive à limiter la prise de poids, et passe même beaucoup de temps à s’occuper de son corps, mais s’expose à d’autres problèmes de santé. Pour qu’un médecin  pose le diagnostic d’une boulimie, il faut au moins deux épisodes hebdomadaires, sur une période de trois mois.

L’hyperphagie est un trouble similaire, mais sans comportements dits « compensatoires », ce qui entraîne souvent une prise de poids rapide et importante. Le sentiment de culpabilité est aussi plus prononcé que pour la boulimie. Le diagnostic se pose à partir d’un épisode hebdomadaire pendant trois mois.

Une maladie souvent adolescente

Pour ce qui est de la boulimie, elle touche 2 à 3 % de la population, en grande majorité des femmes. Elle se manifestent à partir de l’adolescence, mais le plus souvent à l’âge adulte. L’hyperphagie, plus répandue, touche autant les hommes et les femmes. Certaines populations comme les étudiants, ou les sportifs sont plus enclins à développer ce genre de comportements.

Souvent associé à des crises passagères, ces deux maladies ont la particularité de ressurgir facilement. Faible estime de soi, stress, anxiété et dépression sont les causes le plus souvent avancée pour expliquer ces TCA. Des traumatismes durant l’enfance sont aussi pointé par certains experts comme explication à ces comportements à risques.

Quelles solutions ?

Comme pour tous troubles du comportement, le plus simple est d’en parler à son médecin. La prise en charge n’est efficace qu’avec une approche globale du traitement. En effet, boulimie et hyperphagie sont des TCA, qui s’associent souvent à d’autres comportements addictifs.

Des thérapies comportementales ou à base d’hypnose existent, mais il est important d’en parler à son médecin avant de se lancer dans un traitement. Le soutien des proches est aussi un élément clé pour aider le malade. Ce dernier peut aussi s’engager dans des groupes de parole, tels que les outremangeurs anonymes, sur le même modèle que les alcooliques anonymes.

Il existe aussi les Centres Médico-Psychologique (CMP), répartis sur tout le territoire. L’aide se fait grâce à des soignants (psychologues, psychiatre et infirmiers) et des professionnels du social (éducateur, assistante sociale…), et est 100 % prise en charge par la sécurité sociale.

Ecrit pour vous par Mathieu

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