Journal des Infirmiers

Portrait d’Emmanuelle Lefebvre Mayer, infirmière puéricultrice

Présentation

Je suis Emmanuelle Lefebvre Mayer, infirmière puéricultrice. Je suis infirmière depuis 1985 et infirmière puéricultrice depuis 1995. Je fais partie de l’ANPDE depuis 17 ans, l’association qui défend la fonction IPDE. J’ai d’abord été déléguée régionale au sein de l’association ; aujourd’hui je suis secrétaire générale. D’autre part, je suis également élu ordinal à l’Ordre National des Infirmiers.

Pouvez-vous me raconter votre parcours ? / Vos études

J’ai débuté 2 ans en tant qu’infirmière en réanimation, puis en chirurgie dans un institut de cancérologie. J’ai poursuivi avec 6 années d’exercice en libéral. En 1995, j’ai obtenu le diplôme de puériculture et j’ai d’abord été directrice de crèche puis puéricultrice en PMI et à l’aide sociale à l’enfance pour les familles d’accueil (fonction publique territoriale). Ensuite j’ai été formatrice en petite enfance pour les IPDE à l’IFAP (institut privé) pendant 2 ans.

En quoi consiste cette spécialisation ? / Une journée type ?

Selon les secteurs d’activités c’est complètement différent. Il y a 4 grands secteurs : PMI, MAJE (mode d’accueil du jeune enfant, formateur et le milieu hospitalier). Il y a aussi le libéral ambulatoire, une pratique bien établie mais qui peine à être reconnue.

De manière générale, l’IPDE effectue des consultations auprès des enfants, fait des agréments et le suivi des assistantes maternelles, fait des bilans en école maternelle ou des bilans de prévention. Une grosse partie du temps est dédiée à l’évaluation à la protection de l’enfance.

Que fait-on en PMI par rapport à d’autres secteurs d’activité ?

En PMI, on fait un peu de tout. En revanche, on ne fait pas de soins d’enfants malades. En PMI, on est plus dans la prévention et dans le dépistage, à travers un suivi de l’enfant dès la naissance, voire dès la grossesse. On pèse, on mesure, on regarde les vaccinations, l’alimentation, le sommeil, tout ce qui est en lien avec le développement moteur et psychomoteur de l’enfant. Il y a aussi le contrôle de l’allaitement maternel. Tout cela se fait en consultation. Au-delà de ça, on fait tout de qui est accompagnement à la parentalité pour les parents qui sont en difficultés ou qui le seront.

Entretenir une confiance avec la famille est nécessaire. L’objectif n’est pas de sanctionner, mais de dépister et accompagner.

Ce qui vous plait le plus ?

Ce qui est plaisant, c’est que l’on peut changer d’activité en suivant des formations complémentaires, et aujourd’hui il y en a beaucoup. Dans la profession, beaucoup évoluent, deviennent formateur, font un DU en santé publique, en allaitement, ou dans l’accompagnement. A cela s’ajoute la formation continue (DCP) ou l’on consolide l’entretien dans la relation d’aide, la fonction d’assistant maternel, le mode d’accueil et le management. Il y a également des formations en comptabilité.

Après, ce que j’aime, c’est le côté relationnel, l’accompagnement, le soutien auprès des familles.

Les difficultés du métier ?

La reconnaissance de nos capacités et de nos compétences, acquises notamment avec ces formations complémentaires, qui font la diversité de notre parcours. Les parents en général nous reconnaissent facilement, c’est plutôt la reconnaissance de l’Etat qui fait défaut.

 Quelles aptitudes, quelles qualités faut-il pour exercer en tant que IPDE ?

Être IPDE, c’est aussi et surtout aller au-delà de l’acte technique. Il faut avoir des qualités d’observation, de non jugement de valeur, réfléchir et analyser des situations. Pour les activités managériales il faut une bonne organisation, en plus de toutes les compétences pédagogiques.

Pouvez-vous me parler de l’ANPDE, l’association de soutien au IPDE dont vous faites partie ?

Notre mission est bien évidemment de défendre notre profession et de faire reconnaître l’intérêt de la puériculture auprès des enfants et des parents. L’association est reconnue d’utilité publique par les instances ministérielles. On est tous bénévoles.

Dernièrement nous avons beaucoup travaillé sur la récente réforme des modes d’accueil, mais également sur la reconnaissance du travail libéral et ambulatoire. En effet, aujourd’hui, nous n’avons pas de nomenclature reconnue spécifique aux enfants. Nous souhaitons des actes codifiés par la CPAM, pour un suivi d’allaitement, pour un conseil en parentalité, au-delà du soin pur et dur de l’enfant. C’est notre gros champ d’action aujourd’hui avec l’association ANPDE.

On a aussi travaillé au niveau de la reconnaissance du métier de puériculture/puéricultrice par l’hôpital dans le service pédiatrie. Depuis la réforme de 2009, il n’y a plus dans la formation infirmière IFSI de notions sur l’enfant, ni de stage obligatoire en pédiatrie. Aujourd’hui, beaucoup d’infirmières arrivent en pédiatrie, ou en mode d’accueil en n’ayant pratiquement aucune expérience.

Écrit par Maxime MATHONAT

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