Journal des Infirmiers

Le fardeau des troubles bipolaires

Le 30 mars a lieu la journée dédiée aux troubles bipolaires. Cette journée phare a pour vocation de sensibiliser le public sur cette maladie qui touche au moins 1% à 2,5% de la population française (soit entre 650.000 et 1,6 million de personnes). Les chiffres sont alarmants concernant le nombre de suicides des patients, qui représentent environ 1500 par an. Cette maladie apparaît entre 15 et 25 ans et persiste toute la vie, bien que sa prise en charge soit possible.
Maladie mentale
La bipolarité est une maladie mentale qui se caractérise par des phases dépressives, maniaques ou hypomaniaques. Les troubles bipolaires ont plusieurs cycles. Chaque cycle est composé d’une phase maniaque, d’une phase dépressive et d’une phrase “normale”. Le diagnostic des troubles bipolaires est assez difficile à poser, mais plus il est retardé, plus le patient va avoir des difficultés à retrouver des humeurs plus normales. La présence de l’entourage est importante dans cette pathologie car la personne atteinte de bipolarité ne se rend pas forcément compte de ses excès de comportements.
La phase maniaque
Dans une phase maniaque qui dure au minimum 4 jours, le patient aura une exaltation de l’humeur et une incapacité à contrôler son trop plein de joie. Elle est excitée, elle passe des rires aux larmes, parle vite et beaucoup, se surexpose, peut avoir des phases délirantes, être énervée, passer du coq à l’âne. Durant cette phase, la personne atteinte de troubles bipolaires peut oublier de dormir et enchaîner des nuits blanches ou encore oublier de manger.
Phrase dépressive
A l’inverse, la phase dépressive et mélancolique est le miroir de la phase maniaque. Elle peut perdre toute motivation et avoir des idées noires, voire suicidaires. Elle est jetée dans une profonde tristesse. Fait saillant : 50% des personnes bipolaires vont faire des tentatives de suicide. Socialement parlant, cette phase peut s’avérer très difficile, d’où l’importance de la présence des proches.

Facteurs génétiques

Les facteurs génétiques contribuent fortement aux vulnérabilités aux troubles bipolaires. Lorsqu’on regarde dans les familles de personnes malades, le risque d’avoir un trouble est supérieur à celui de la population générale. Dans ces mêmes familles, constat qu’il y a un risque de d’autres troubles psychiatriques comme la schizophrénie. 60 pourcent par les gènes, 40% pour facteurs environnementaux. Toutefois, la bipolarité se soigne avec un traitement médicamenteux qui permet la stabilisation de l’humeur du patient. Le patient pourra également suivre une psychothérapie qui va lui permettre d’appréhender sa maladie et de mieux se connaître.
Raphaël DELAPRÉE

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