Journal des Infirmiers

Le Covid-19 impacte l’ensemble des traitement médicaux lourds


La pandémie a eu un impact fort sur les hospitalisations « classique », et dans tous les domaines.
Certaines maladies chroniques sont particulièrement à risque face au virus, et beaucoup ont préféré
éviter d’encombrer les urgences. Une situation aggravante encore plus la situation sanitaire.
Des services réduits ou totalement remodelés en unité Covid, des personnels attachés à de nouveaux
services et donc de nouvelles compétences, et des opérations de chirurgie déplacées parfois de plusieurs
mois. Depuis maintenant un an, le système de santé est mis à rude épreuve, et par conséquence, les
patients aussi. Certains doivent attendre des mois pour recevoir des opérations bénignes, quand d’autres
atteint de maladies graves vivent dans l’angoisse d’attraper un virus bien plus virulent pour eux.


Les maladies chroniques

Une étude (file:///C:/Users/mathi/Downloads/epiphare_risques_hospitalisations_deces_covid19_20210218.pdf)
publiée début février 2021 mettait en lumière les sept pathologies les plus à risques face au Covid-19 :
cancer du poumon, greffés du rein et du poumon, dialysés, trisomie et retard mental. Plus précisément, les
personnes atteintes par ces maladies présentent le plus haut taux d’hospitalisation et de décès du Covid-19.
Dans l’ordre, les pathologies les plus associées à un risque d’hospitalisations sont :
– Trisomie 21 (7 fois plus de risques d’hospitalisation, 23 fois plus de risques de décès)
– Transplantation rénale (5 fois plus de risques d’hospitalisation, 7 fois plus de risques de décès)
– Retard mental (4 fois plus de risques d’hospitalisation, 7 fois plus de risques de décès)
– Insuffisance rénale chronique terminale sous dialyse (4 fois plus de risques d’hospitalisation, 5 fois plus de décès)
– Transplantation du poumon (3 fois plus de risques d’hospitalisation, 6 fois plus de risques de décès)
– Cancer actif du poumon (3 fois plus de risques d’hospitalisation, 4 fois plus de risque de décès)
– Mucoviscidose (4 fois plus de risque d’hospitalisation)


Sur un échantillon de 66 millions de personnes, l’étude rappelle que l’ensemble des maladies chroniques
sont associées à un risque accru d’hospitalisation. Seul la dyslipidémie – un excès de graisse dans le sang,
ne semble pas faciliter le développement d’une forme grave de la maladie.
L’étude d’Epi-phare rappelle tout de même la population la plus à risque face au virus : « Les personnes âgées sont de loin les plus fragiles face à la Covid-19. Les risques d’être hospitalisé ou de décéder des suites de ce virus augmentent de façon exponentielle avec l’âge. Les hommes sont plus à risque d’hospitalisation et de décès pour Covid-19 que les femmes, multiplié respectivement par 1,4 et 2,1. » ce type de pathologies et la prise en charge à temps qu’elles nécessitent a surtout vu un problème naître avec la pandémie : la réticence de beaucoup à se faire hospitaliser, et encombrer les services d’urgences.


Covid et effets pervers


Car le « restez chez vous » martelé par les politiques au printemps dernier semble avoir eu des effets pervers. Alors que les services d’urgence étaient dépassés par la première vague de la pandémie, certains patients atteint par des crises d’appendicite, des accidents vasculaires cérébral ou des infarctus de myocarde ont refusé ou retardé leur départ pour les urgences, entrainant prises en charge tardive et complications. Un constat confirmé à l’époque par Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), sur RTL : « Le ‘restez chez vous’, ne s’applique pas à des patients qui ont besoin de soins, venez à l’hôpital. Il y a des pathologies où il y a plus de risque à s’abstenir qu’à venir. C’est un vrai message de santé publique. »


Au mois d’octobre, l’Observatoire Régional des Urgences d’Occitanie dressait dans un rapport
https://www.oruoccitanie.fr/wp-content/uploads/2020/09/Panorama2019-1.pdf le bilan des hospitalisations lors du premier confinement. Le rapport confirme la tendance constatée en région parisienne : les Français ont évité les urgences, pour le meilleur et pour le pire. « Une chute des passages aux urgences toutes causes observées à partir du 13 mars 2020 (-17%), soit 4 jours avant le début du confinement, qui amène à une perte de volume de passages de -43% dès le premier jour de confinement, le 17 mars » indique le rapport.
Le début de la pandémie a surtout été, pour beaucoup, une période difficile à vivre, entre perte de repères et angoisse pour l’avenir. La santé mentale est ainsi le seul domaine à ne pas avoir vu de baisse des hospitalisations : « Tous les types d’urgences ont été concernés par la chute des passages, mais la baisse a été plus marquée pour la traumatologie, pour laquelle plus d’un passage sur deux n’a pas eu lieu. Les passages pour cause psychiatrique (notamment angoisse, stress, agitation, trouble de la personnalité et du comportement, schizophrénie, hallucinations) sont ceux dont le volume a le moins diminué. »

Ecrit pour vous par Mathieu

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