Journal des Infirmiers

Le combat contre le fléau de l’exploitation sexuelle


La traite des êtres humains à des fins de prostitution a pris une tournure démesurée partout dans le monde depuis belle lurette. La journée internationale de l’exploitation sexuelle marque cette triste réalité tous les 4 mars depuis douze ans lors de sa première édition en 2009.
Cette journée mondiale de l’exploitation sexuelle sert à mobiliser et à dénoncer les agissements inacceptables, et à alerter la Communauté internationale sur ce fléau dangereux. C’est pourquoi le Groupe International de Paroles de Femmes (G.I.P.F) a décidé de lancer la première édition en 2009 de la Journée Mondiale de Lutte contre l’Exploitation Sexuelle, en partenariat avec la Présidente de STOP (Stop Trafficking Of People). Elle touche environ 500 000 femmes victimes de traite à des fins de prostitution chaque année dans le monde. Cette violence sexuelle, tout comme les autres types de violence, est interdite par la Convention relative aux droits des enfants, signée par 191 pays, dont l’UNICEF se porte le garant depuis le 20 novembre 1989.


Atteinte directe à la dignité et aux droits les plus fondamentaux


L’exploitation sexuelle commerciale des enfants est considérée par l’Organisation Internationale du Travail (OIT) comme une atteinte directe à la dignité et aux droits les plus fondamentaux de l’enfant. L’Organisation condamne fermement l’esclavage économique des enfants et des adolescents dans le monde. L’exploitation sexuelle signifie se faire exploiter sexuellement à des fins commerciales. Le coupable utilise le corps de la victime pour pouvoir obtenir des photos ou des vidéos à des fins
commerciales. Il n’y a pas d’âge pour être victime d’exploitation sexuelle. Le service sexuel est souvent obtenu par chantage, par des menaces ou encore en manipulant la victime. La victime peut se faire promettre des biens matériels, de l’argent ou un sentiment de sécurité et de protection par un proxénète. Selon Shirley Mark Prabhu spécialiste du VIH à UNICEF en Asie-Pacifique, “les enfants prostitués, ça n’existe pas. Tout enfant de moins de 18 ans est victime d’exploitation sexuelle. Cela viole leurs droits à la santé, à l’éducation, et à avoir une enfance”.
Les enfants qui sont plus susceptibles de subir ces drames vivent souvent dans une très grande précarité, sont confrontés à l’abandon ou à la violence, et sont plus vulnérables et exposés au risque de prostitution enfantine.


Des séquelles indéniables

Les conséquences physiques, psychologiques et sociales sont multiples et les séquelles sont indéniables. Les enfants peuvent souffrir de maladies sexuellement transmissibles (notamment le sida). Le recours à la drogue est une méthode assez courante des trafiquants pour rendre les enfants plus obéissants. En termes psychiques, les enfants sont plus à même de développer des troubles du comportement ou des troubles sexuels compulsifs, voire une méfiance et une haine des adultes. Sur le plan social, ces enfants sont plus souvent déscolarisés et marginalisés. Pour lutter contre ce fléau, il est indispensable d’accompagner en
amont des jeunes isolés en leur assurant un hébergement pérenne, de la nourriture, une hygiène de vie adéquate ainsi qu’un accompagnement psychologique afin de miser sur la réintégration des enfants qui vivent exploités sexuellement.
Pour tenter de diminuer ces chiffres alarmants sur l’exploitation sexuelles des individus, de nombreuses associations à travers le globe se mobilisent pour venir en aide aux enfants les plus démunis, comme c’est le cas avec le Centre d’accueil d’enfants des rues de Phnom Penh (Chamkar Morn), au Cambodge.


Ecrit pour vous par Raphaël Delaprée

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