Une étude publiée dans The Lancet montre que plus de 40 % des cancers dans le monde sont dus à des facteurs de risque connus de la plupart des gens.
Zoom sur cette partie de la catastrophe sanitaire est déjà bien connu. Près de la moitié des cancers dans le monde sont dus à des comportements à risque déjà largement connus par des médecins et le grand publique. C’est la conclusion d’une gigantesque étude publiée ce vendredi 19 août dans la revue The Lancet, menée dans le cadre du programme international Global Burden of Disease. Premièrement, le tabac et l’alcool causent le plus de décès, malgré le péril évident. Ce programme de recherche mondial sans précédent, financé par la Fondation Bill Gates et impliquant plusieurs milliers de chercheurs, tente de découvrir les causes de la mortalité chez l’homme. Quant au cancer, l’étude menée par le Global Burden of Disease montre que le tabac est de loin l’élément le plus important qui favorise le cancer (33,9%), suivi de l’alcool (7,4%). Bien derrière l’alimentation, la pollution de l’air et l’obésité s’en suivent et leurs poids représente à 5 %.
Pour parvenir à ces conclusions afin d'aider les décideurs en santé publique, les chercheurs de Global Burden of Disease ont compilé les données disponibles sur les décès par cancer dans le monde et ainsi que les profils des victimes. Ils ont ensuite examiné si ces cancers étaient dus à des comportements nocifs connus qui augmentent la probabilité de développer les différentes maladies observées. Résultat : plus de 4 millions de cancers mortels et 100 millions de cancers entraînant une invalidité importante ont été attribués à ces facteurs de risque, mais ils sont largement maîtrisables. Parmi les personnes atteintes de cancers mortels attribuables à ces facteurs de risque connus, 2,88 millions étaient des hommes, mais seulement 1,58 million étaient des femmes, selon l'étude. "Entre 2010 et 2019, les décès par cancer attribuables à ces comportements nocifs ont augmenté de 20,4 % et les incapacités de 16,8 %", indique l'étude. Ces résultats plaident en faveur d'accorder une grande priorité à la prévention en santé publique, car bon nombre de ces facteurs de risque sont dus à des comportements qui peuvent être modifiés ou évités. Cependant, un peu plus de la moitié des cancers ne sont pas attribuables à un facteur de risque, ce qui montre que la prévention ne suffit pas. Selon les auteurs, elle doit donc être complétée par deux autres piliers : un diagnostic suffisamment précoce et des traitements efficaces. Dans un commentaire indépendant publié dans le même numéro de The Lancet, deux épidémiologistes soutiennent ces conclusions en estimant également que cette étude souligne une fois de plus l'importance de la prévention.