Journal des Infirmiers

Infirmier référent : quel est son rôle en 2025 et pourquoi il devient indispensable ?

Longtemps réservé à certains services spécifiques, le rôle d’infirmier référent s’impose aujourd’hui comme un maillon stratégique de l’organisation des soins. Face à la complexité des parcours patients, aux contraintes organisationnelles croissantes et au besoin de coordination interprofessionnelle, ce poste prend de l’ampleur. En 2025, l’infirmier référent est bien plus qu’un simple « relais » : il est un moteur de qualité, un soutien d’équipe, et un acteur central du lien soignant-soigné. Focus sur cette fonction en plein essor.


👥 Un rôle pivot dans l’organisation des soins

Qu’est-ce qu’un infirmier référent ?

L’infirmier référent est un(e) infirmier(e) diplômé(e) d’État qui assure un rôle de coordination, de référent clinique et parfois de relais managérial au sein d’une équipe ou d’un service.
Ses missions principales incluent :

  • L’organisation des soins autour du projet du patient (notamment en EHPAD, en HAD ou en psychiatrie),
  • Le lien entre les différents professionnels (médecins, aides-soignants, psychologues, kinés, etc.),
  • La transmission d’informations clés et la prévention des ruptures de parcours,
  • L’accompagnement des équipes : conseils cliniques, soutien moral, tutorat des nouveaux.

Ce poste requiert autonomie, sens clinique, capacités relationnelles et organisationnelles.

Différence avec un cadre de santé ou un IDE coordinateur

Le référent n’est pas un cadre hiérarchique. Il n’a pas forcément de responsabilités RH, ni de gestion de planning, mais il agit comme interface souple et fonctionnelle, à la croisée des lignes :

  • Il est plus proche du terrain qu’un cadre,
  • Il a moins de pouvoir décisionnel administratif qu’un coordinateur,
  • Mais il dispose d’une légitimité d’expertise clinique et d’une capacité d’animation.

C’est un poste intermédiaire, souple, mais structurant, encore en structuration dans de nombreux établissements.

Des secteurs de plus en plus concernés

Historiquement développé en psychiatrie, en gériatrie et en soins à domicile, le rôle d’infirmier référent s’étend aujourd’hui à :

  • L’HAD (hospitalisation à domicile),
  • Les services de médecine polyvalente,
  • L’oncologie,
  • Les unités de soins chroniques ou de réhabilitation.

En 2025, certaines structures intègrent même des infirmiers référents par “parcours patient” (ex : douleur, AVC, fin de vie…).


📈 Une fonction en pleine valorisation en 2025

Une réponse concrète aux parcours complexes

La multiplication des intervenants, les hospitalisations courtes, les prises en charge pluridisciplinaires rendent le suivi du patient de plus en plus difficile.
L’infirmier référent centralise les informations, coordonne les actions, et veille à la continuité des soins.

Il joue aussi un rôle clé lors de :

  • la sortie d’hospitalisation,
  • la mise en place d’un protocole spécifique,
  • l’accompagnement d’un patient en perte d’autonomie ou en situation de handicap.

Sa présence évite les pertes d’information, fluidifie les échanges et renforce la qualité des soins.

Une reconnaissance progressive dans la profession

En 2025, de plus en plus de directions intègrent ce rôle dans leurs organigrammes. Il est désormais :

  • identifié dans les fiches de poste,
  • reconnu dans les bilans d’activité,
  • valorisé dans certains plans de carrière.

Des IDE expérimentés choisissent cette voie pour gagner en autonomie, tout en restant au contact du soin.

Des applications hétérogènes selon les structures

Malgré son développement, le rôle de référent reste très variable d’un établissement à l’autre :

  • Dans certains services, il est clairement défini, reconnu et intégré à l’organisation.
  • Ailleurs, il repose uniquement sur la bonne volonté d’un(e) IDE expérimenté(e), sans statut ni temps dédié.

Cette hétérogénéité freine encore sa généralisation et nuit parfois à sa lisibilité sur le terrain.


🔄 Un levier pour améliorer la qualité des soins et le bien-être des équipes

Un rôle central dans la coordination interprofessionnelle

L’infirmier référent agit comme pivot entre les différents acteurs du soin :

  • Il fait le lien entre les équipes soignantes, les médecins, les intervenants extérieurs (libéraux, services sociaux, etc.),
  • Il participe activement aux réunions de synthèse,
  • Il est souvent l’interlocuteur privilégié des familles, notamment dans les situations complexes ou de fin de vie.

Cette fonction favorise une vision globale et cohérente de la prise en charge.

Une meilleure continuité des soins pour les patients

L’infirmier référent :

  • Suit les patients sur la durée, même lors des changements d’équipe,
  • Vérifie la mise en œuvre du projet de soins,
  • Intervient en cas de désaccord ou d’incompréhension entre professionnels ou entre patient et équipe.

Il joue un rôle essentiel dans la prévention des ruptures de parcours et la sécurisation du suivi à domicile.

Un soutien de proximité pour les collègues

Face à une charge de travail croissante, les équipes ont besoin de repères :

  • L’infirmier référent peut être un point d’appui clinique en cas de doute,
  • Il participe à la transmission des bonnes pratiques,
  • Il assure parfois un rôle de tutorat pour les nouveaux arrivants ou les étudiants.

En cela, il contribue à renforcer la cohésion d’équipe, et à prévenir l’épuisement professionnel.


🧭 Un poste d’avenir à mieux reconnaître et encadrer

Une formation dédiée à venir ?

Aujourd’hui, la fonction est souvent attribuée à des IDE expérimentés, mais sans parcours de formation spécifique. Pourtant, les compétences attendues (gestion de projet de soins, coordination, communication…) mériteraient :

  • Des modules universitaires spécialisés,
  • Une certification professionnelle reconnue,
  • Une valorisation dans le parcours de carrière (grade, rémunération…).

Certaines universités réfléchissent déjà à des DU “référent soins” ou “IDE coordonnateur de parcours”.

Quelle reconnaissance institutionnelle ?

En 2025, le rôle d’IDE référent n’est toujours pas inscrit dans la nomenclature des métiers de la fonction publique hospitalière. Il est donc souvent financé par redéploiement ou sur enveloppe interne, sans cadre clair.

Les syndicats infirmiers demandent :

  • Une grille salariale dédiée,
  • La création d’un poste intermédiaire entre IDE et cadre,
  • Des temps de décharge officielle pour remplir les missions de coordination.

Témoignages du terrain

“En tant que référente en EHPAD, je suis le lien entre les familles, les aides-soignantes, les médecins… Sans ce rôle, tout se désorganise vite.”
“On me reconnaît comme référente, mais je n’ai ni le temps ni la légitimité officielle. Ça repose sur mon volontariat.”

Ces témoignages montrent l’importance du poste, mais aussi le besoin de cadrage et de reconnaissance pour pérenniser la fonction.


Un acteur-clé à valoriser pour les soins de demain

En 2025, l’infirmier référent s’impose comme un acteur incontournable de la qualité des soins, de la coordination des parcours et du soutien d’équipe. Sa montée en puissance témoigne de l’évolution naturelle du métier d’infirmier vers plus de responsabilité et de transversalité.

Mais pour que cette fonction révèle tout son potentiel, elle doit être mieux encadrée, formalisée et valorisée. Car derrière chaque prise en charge fluide, chaque patient bien orienté, chaque équipe soudée… il y a souvent un(e) référent(e) qui œuvre dans l’ombre.

🩺 Vous êtes infirmier référent ou vous travaillez avec un collègue dans ce rôle ?
📩 Partagez votre témoignage avec Journal des Infirmiers pour faire avancer la reconnaissance de cette fonction essentielle.