Journal des Infirmiers

Fausse information : la théorie de la “thérapie génétique” du maire de Montfermeil

Le maire de droite de Montfermeil, Xavier Lemoine, a écrit un message aux vaccinés de sa ville, mettant en garde ses habitants contre la dangerosité des vaccins contre la Covid-19, qui ne serait en réalité qu’une “thérapie génique ». Voici pourquoi cette affirmation s’avère fausse. 

Un des moins vaccinés de France

Le maire de Montfermeil, commune du département de la Seine-Saint Denis, n’a pas mâché ses mots en publiant son message préventif à l’endroit de ses habitants : “Soyons précis, il ne s’agit en aucun cas de vaccins, tout au moins à ce jour pour les différents produits proposés en France, mais de thérapies génique”. Rappelons que le département de la Seine Saint Denis est l’un des moins vaccinés de France.

Tollé sur les réseaux sociaux 

Ce message sur les réseaux sociaux a été salué et partagé de nombreuses fois par des internautes, et bien sûr dans les sphères complotistes, tout en provoquant une onde de choc chez les responsables politiques et dans les services hospitaliers qui demeurent à ce jour toujours tendus. 

Thèse formellement contestée

Toutefois, comme l’a affirmé l’AFP Factuel, cette analogie entre vaccination et thérapie génique – fréquemment utilisée dans les cercles antivax pour installer la crainte d’une modification de l’ADN – est formellement contestée.  Plusieurs scientifiques contactés par l’AFP sont unanimes pour affirmer que cette comparaison est absurde, de part et d’autre par les différents mécanismes biologiques et thérapeutiques. Comme le résume Anne Galy, directrice du laboratoire public Integrare et de l’Accélérateur de recherche technologique en thérapie génique de l’Inserm : “On n’est pas du tout sur les mêmes mécanismes biologiques et thérapeutiques”. 

Leur finalité diffère totalement

Les thérapies géniques consistent à remplacer directement dans l’organisme (in vivo) un gène défectueux par un gène fonctionnel ou à prélever des cellules pour les modifier génétiquement en laboratoire avant de les réinjecter au malade (ex vivo). Leur finalité diffère totalement des vaccins contre la Covid-19 qui ne sont, eux, pas conçus pour soigner la maladie mais pour prévenir sa survenue ou éviter ses formes graves. 

ARNm qui fait peut-être peur

De plus, selon les spécialistes interrogés, “les vaccins anti-Covid et les thérapies géniques diffèrent également par leur interaction avec le patrimoine génétique humain”. Selon Anne Galy, c’est peut-être aussi les vaccins ARNm qui sont plus axés sur la technologie (bio-médicaments) qui font davantage peur. 

Raphaël DELAPRÉE

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