Les troubles Dys sont des troubles neurologiques de l’apprentissage, qui apparaissent dès l’enfance. Sans une prise en charge médicale et pédagogique suffisante, ils peuvent gravement pénaliser la scolarité de l’enfant.
Des difficultés à compter, à lire, à se déplacer ou à se concentrer. Ce genre de comportement peut être le symptôme d’un trouble « Dys », une appellation qui regroupe diverses pathologies repérables chez l’enfant.
Les troubles Dys sont communément répartis en six catégories :
- Troubles du langage oral : dysphasie
- Troubles du langage écrit : dyslexie, dysorthographie
- Troubles des activités numériques : dyscalculie
- Troubles des processus attentionnels : TDAH
- Troubles du développement des processus mnésiques.
- Troubles du développement moteur et/ou visuo-spatial : dyspraxie
On estime qu’aujourd’hui 15 à 20 % des élèves du primaire souffrent de difficultés lors de l’apprentissage. Seul 5 à 7 % sont atteints de troubles « dys », les autres ayant un simple retard. Une distinction à faire le plus tôt possible, selon Fabrice Pastor, neuro-chrirugien auprès de l’Institut Irles, qui préfère l’appellation de « troubles du neuro-développement » : « Le bilan est fondamental, car il permet de faire la différence entre un simple retard et un déficit. Les troubles dys sont spécifiques, cognitifs, donc sans rapport avec un quelconque trauma cranien. Ils sont durables, c’est-à-dire qu’ils durent toute la vie, et qu’à l’âge adulte la personne dys apprend à compenser et à vivre avec. C’est surtout un trouble sévère, qui ne peut pas se surmonter sans aide extérieure.»
Manque de formation
Les différents troubles sont souvent associés. 40 % des enfants sont touchés par deux troubles différents, selon l’Inserm. Dyslexie et dyscalculie vont souvent de pair, tout comme la dyslexie et la dysphasie. Le neuro-chirurgien détaille le processus idéal lorsque des premiers signes de difficultés apparaissent : « Il faut commencer par un rendez-vous chez l’ophtalmo, puis un bilan ORL, et enfin un bilan chez un orthoptiste. Il est aussi important de faire un bilan psychométrique, plus connu sous le nom de test de Q.I, pour balayer l’éventualité d’un retard. Dans tous les cas, c’est à un médecin de poser le diagnostic. »
Pour faire face à l’enjeu, l’éducation nationale, tente de mettre en place des dispositifs d’aide depuis plusieurs années. Mais que ce soit en milieu scolaire ou médical, le travail à fournir est encore immense selon Fabrice Pastor : « Il y a une grande méconnaissance de ces troubles, notamment de la part des enseignants, qui sont pour la plupart peu formés. Il y aussi un problème au niveau des centres d’accueil, qui sont débordés. Les spécialistes sont aussi peu nombreux, ce qui les rend eux aussi débordés »
Le Covid, facteur aggravant ?
Le premier confinement débuté en mars 2020 a plongé l’éducation nationale dans une situation inédite : pendant deux mois, les élèves ont dû rester chez eux. Une équation difficile à gérer pour chaque famille. Pour les enfants « dys », le problème s’est avéré encore plus complexe. Les élèves du primaire, âge auquel des savoirs essentiels comme la lecture et l’écriture sont enseignés, ont dû se résoudre à suivre un rythme d’apprentissage loin des salles de classe, et avec le seul soutien de leurs parents. Une situation que Fabrice Pastor estime à double-tranchant : « Ce n’est que mon vécu, mais il y a eu des enfants pour qui ça a été bénéfique, parce qu’ils ont eu un temps pour eux, avec l’aide leur parents, et une autre approche pédagogique. Et d’un autre côté, certains n’ont pas pu être aidé par leurs parents, et sans soutien ils ont sombré. L’école reste le meilleur endroit pour apprendre, le moteur de la réussite, et l’on entend ce qu’on veut par réussite. Donc il y a clairement eu un impact, à la fois scolaire et psychologique. Dans l’ensemble, je pense que l’impact a été plus négatif que positif. »